Les anciens Présidents du Burkina Faso : 1960-2024, Histoire et Héritage

Depuis son accession à l'indépendance en 1960, le Burkina Faso, autrefois connu sous le nom de Haute-Volta, a traversé de nombreuses transformations politiques sous la direction de différents chefs d'État. Chaque président, avec sa vision et ses défis, a laissé une empreinte indélébile sur le pays, façonnant son histoire contemporaine.

De la lutte pour l'indépendance à la quête d'une stabilité démocratique, ces dirigeants ont navigué à travers les turbulences politiques, les réformes économiques et les aspirations sociales de leur époque. Cet article retrace l'histoire des présidents qui ont marqué le Burkina Faso, offrant une perspective sur leurs réalisations, leurs échecs et l'héritage qu'ils ont laissé derrière eux.

1-Maurice Yaméogo (1960 - 1966)

Maurice Yaméogo, né en 1921 à Koudougou, est le premier président du Burkina Faso

Maurice Yaméogo, né en 1921 à Koudougou, est le premier président du Burkina Faso indépendant, alors appelé Haute-Volta. Après avoir fréquenté le petit séminaire de Pabré, il débute sa carrière dans la fonction publique coloniale en 1939, comme commis expéditionnaire.

En 1940, il est affecté à Abidjan, en Côte d'Ivoire, mais se tourne rapidement vers la politique. Le 15 décembre 1946, il est élu Conseiller général de Koudougou à la première Assemblée territoriale de Côte d'Ivoire, alors que la Haute-Volta avait été démantelée et partagée entre la Côte d'Ivoire, le Soudan français (actuel Mali) et le Niger. Membre du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), il rejoint ensuite l'Union Voltaïque (UV).

En 1948, à seulement 26 ans, Maurice Yaméogo devient Grand Conseiller de l'Afrique Occidentale Française. En 1957, il est élu à l'Assemblée territoriale de la Haute-Volta sous la bannière du Mouvement Démocratique Voltaïque (MDV) et intègre le premier gouvernement dirigé par Daniel Ouezzin Coulibaly, où il occupe le poste de ministre de l'Agriculture.

Nommé ministre de l'Intérieur en 1958, il devient le numéro 2 du gouvernement. À la mort de Ouezzin Coulibaly en septembre 1958, Yaméogo assure l'intérim et est élu président du Conseil le 20 octobre de la même année. Le 11 décembre 1958, la République de Haute-Volta est proclamée, et Maurice Yaméogo en devient le président. Le 5 août 1960, il proclame l'indépendance du pays. Le 3 octobre 1965, en tant que seul candidat, il est réélu président avec 99,89 % des voix. Cependant, il est contraint de démissionner le 3 janvier 1966, à la suite d'un soulèvement populaire mené par le mouvement syndical. Maurice Yaméogo décède le 15 septembre 1995 à Ouagadougou.

2-Aboubacar Sangoulé Lamizana (3 janvier 1966 - 25 novembre 1980)

Aboubacar Sangoulé Lamizana (3 janvier 1966 - 25 novembre 1980)

Né en 1916 à Dianra, dans la province du Sourou, le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana est considéré comme le père de l'armée burkinabè. Après ses études primaires au Burkina Faso et au Sénégal, il intègre l'école des officiers africains de Saint-Louis. En 1936, il est incorporé dans l'armée française, où il combat en Indochine et en Algérie, avant de rentrer au pays après la proclamation de l'indépendance.

En 1961, il atteint le grade de lieutenant-colonel et est nommé chef d'État-major de l'armée voltaïque. Le 3 janvier 1966, un soulèvement populaire renverse la Première République, et l'armée prend le pouvoir, proclamant un gouvernement militaire provisoire le 4 janvier. Le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana remplace Maurice Yaméogo comme chef de l'État.

Le régime Lamizana inaugure une transition militaire de quatre ans, aboutissant à la création de la Deuxième République. Cette constitution, adoptée le 14 juin 1970, prévoit que pendant une période de quatre ans, les prérogatives du président de la République sont assurées par le militaire le plus ancien et le plus haut gradé, en l'occurrence Sangoulé Lamizana, qui est promu général le 22 avril 1967 par le Conseil suprême des forces armées.

En 1974, Lamizana suspend la Constitution de la Deuxième République, dissout l'Assemblée nationale, interdit les partis politiques et instaure un régime d'exception qui dure quatre ans. Le 27 novembre 1977, une nouvelle constitution est adoptée, marquant le passage à la Troisième République. Des élections sont organisées en 1978, et en tant que candidat du RDA, Sangoulé Lamizana remporte le scrutin au second tour après avoir été mis en scrutin.

Cependant, à la fin des années 1970, la Troisième République est confrontée à une fronde syndicale menée par le Syndicat National des Enseignants Africains de Haute-Volta (SNEA-HV). Le 25 novembre 1980, le général Aboubacar Sangoulé Lamizana est renversé par un coup d'État militaire dirigé par le colonel Saye Zerbo. Il décède le 26 mai 2005 à Ouagadougou.

3-Saye Zerbo (1980-1983) 

Saye Zerbo (1980-1983)

Le 25 novembre 1980, le colonel Saye Zerbo renversa la Troisième République par un coup d'État, marquant le début d'une décennie d'instabilité politique au Burkina Faso.

Ancien ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Lamizana entre 1974 et 1978, Zerbo fut soutenu dans son coup d'État par des forces gauchistes. Le Cardinal Paul Zoungrana, désapprouvant la politique pro-arabe de Lamizana, qualifie cet événement de « bénédiction divine ».

À peine installé, Saye Zerbo impose un régime d'exception, caractérisé par une répression ferme : il abolit le droit de grève, restreignit la liberté de la presse et rétablit un système de parti unique sous l'égide du « Comité Militaire de Redressement pour le Progrès National » (CMRPN).

Parmi les membres du CMRPN figuraient de jeunes officiers aux idées progressistes, dont Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Sankara fut nommé secrétaire d'État chargé de l'information, tandis que Compaoré prit la tête du Centre national d'entraînement commando (CNEC) à Pô. C'est durant cette période que Blaise Compaoré émergea comme une figure majeure sur la scène politico-militaire du pays.

4-Jean-Baptiste Ouédraogo (7 novembre 1982 - 4 août 1983)

Jean-Baptiste Ouédraogo (7 novembre 1982 - 4 août 1983)

Le Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, né le 30 juin 1942 à Kaya, est une figure marquante de l'histoire politique du Burkina Faso. Après des études supérieures à la faculté de médecine d'Abidjan et à l'École de santé navale de Bordeaux, il se spécialise en pédiatrie à Strasbourg.

Le 7 novembre 1982, Jean-Baptiste Ouédraogo, accompagné d'un groupe de jeunes officiers, renverse par un coup d'État le régime du colonel Saye Zerbo, mettant ainsi fin à son gouvernement. Ils instaurent le Comité provisoire de Salut du Peuple (CPSP), qui évolue rapidement en Comité de Salut du Peuple (CSP), devenant ainsi l'organe dirigeant du nouveau pouvoir. Jean-Baptiste Ouédraogo est désigné président du CSP et chef de l'État, avec pour Premier ministre le capitaine Thomas Sankara.

Cependant, en mai 1983, des divergences internes au sein du CSP entraînent le limogeage de Thomas Sankara par Jean-Baptiste Ouédraogo, qui instaure le CSP II. Cette situation précaire prend fin le 4 août 1983, lorsque Thomas Sankara prend le pouvoir à la suite d'un coup d'État, mettant ainsi un terme au régime de Jean-Baptiste Ouédraogo.

5-Thomas Sankara (4 août 1983 - 15 octobre 1987)

Thomas Sankara (4 août 1983 - 15 octobre 1987)

Anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste, Thomas Sankara est reconnu comme le père de la Révolution démocratique et populaire du Burkina Faso, proclamé le 4 août 1983 lors de sa prise de pouvoir.

Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21 décembre 1949 à Yako, dans la province du Passoré. Il entame ses études secondaires au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, avant de poursuivre son deuxième cycle au Prytanée militaire de Kadiogo à Ouagadougou.

Après l'obtention de son baccalauréat, Sankara intègre l'Académie militaire d'Antsirabe à Madagascar pour suivre une formation d'officier. De retour en Haute-Volta en 1973, avec le grade de sous-lieutenant, il est affecté à la formation des jeunes recrues. En 1974, il se distingue militairement lors de la première guerre entre le Mali et la Haute-Volta, et en 1976, il devient commandant du Centre national d'entraînement commando (CNEC) à Pô, dans la province du Nahouri.

Militant de gauche, nourri aux idées de l'Internationale révolutionnaire et prolétarienne, Sankara a co-fondé le Regroupement des officiers communistes (ROC) avec des camarades politiques tels que Blaise Compaoré, Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani. En septembre 1981, il est nommé secrétaire d'État à l'Information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo, sous le Comité militaire de Redressement pour le Progrès National (CMRPN). Cependant, il démissionne avec éclat, prononçant la célèbre phrase : « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple ».Le 7 novembre 1982, un coup d'État mené par le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo renverse le régime de Saye Zerbo, instaurant le Comité provisoire de Salut du Peuple (CPSP), qui évolue en Comité de Salut du Peuple (CSP). le 13 novembre 1982. Ouédraogo est nommé président du CSP et chef de l'État, avec Thomas Sankara nommé Premier ministre en janvier 1983. Toutefois, des tensions internes au sein du CSP conduisent au limogeage de Sankara en mai 1983, qui est placé en résidence surveillée.

Le 4 août 1983, une colonne militaire dirigée par le capitaine Blaise Compaoré, qui s'était rebelle suite à l'arrestation de Thomas Sankara, s'empare d'Ouagadougou et prend le pouvoir. La Révolution démocratique et populaire (RDP) est proclamée, et le Conseil national de la Révolution (CNR) devient l'organe dirigeant du pays. Thomas Sankara est désigné président du CNR et chef de l'État, tandis que les Comités de Défense de la Révolution (CDR) sont institués pour promouvoir les révolutionnaires motivés.

Sous la direction de Sankara et du CNR, le Burkina Faso entame une politique ambitieuse de transformation sociale et économique. À l'occasion du premier anniversaire de la révolution, Sankara change le nom du pays en Burkina Faso, signifiant « Pays des Hommes intègres », et remplace l'ancien hymne national par le Ditanyè (« Hymne de la Victoire »).

En 1986, Sankara critique les dérives de la Révolution et appelle à l'unité des révolutionnaires pour lutter contre l'impérialisme, le néo-colonialisme et la domination étrangère, afin de construire un Burkina Faso libre, digne et intégré. Cependant, des dissensions profondes émergent au sein du CNR.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d'un coup d'État mené par le capitaine Blaise Compaoré, mettant fin à quatre années de révolution et de profondes transformations initiées par Sankara.

6-Blaise Compaoré (15 octobre 1987 - 31 octobre 2014)

Blaise Compaoré (15 octobre 1987 - 31 octobre 2014)

Blaise Compaoré, né le 3 février 1951 à Ziniaré, est un militaire de carrière qui a marqué l'histoire du Burkina Faso. Il arrive au pouvoir le 15 octobre 1987 à la suite d'un coup d'État sanglant qui met fin au régime du Conseil national de la Révolution (CNR) dirigé par le capitaine Thomas Sankara, assassiné au cours de l'opération.

En 1971, Blaise Compaoré est enrôlé d'office dans un contingent spécial de l'armée. Deux ans plus tard, en 1973, il réussit au concours d'entrée à l'École militaire inter-armées du Cameroun. C'est au début des années 1980 que Compaoré commence à gravir les échelons du pouvoir. Il est tour à tour membre du Comité militaire de Redressement pour le Progrès national (CMRPN) du colonel Saye Zerbo en 1980, puis du Conseil de Salut du Peuple (CSP) sous le Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo en 1982. Commandant du Centre Commando national d'entraînement (CNEC) basé à Pô, Compaoré s'est rebellé contre le régime du CSP II en mai 1983, pour protester contre l'arrestation du Premier ministre Thomas Sankara.

Le 4 août 1983, Blaise Compaoré mène un coup d'État à Ouagadougou, donnant naissance à la Révolution démocratique et populaire (RDP) avec à sa tête le capitaine Thomas Sankara. Compaoré devient alors ministre d'État délégué à la présidence, puis ministre d'État chargé de la Justice.

Le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré prend le pouvoir lors d'un coup d'État au cours duquel son précédent et ami, Thomas Sankara, est tué. Il instaure alors le Front Populaire, un organe dirigeant dont il prend la présidence. Compaoré justifie son coup d'État comme une « rectification » de la révolution d'août 1983, mais au début des années 1990, il amorce une « ouverture démocratique » en dotant le pays d'une nouvelle Constitution, celle de la IVe République, Par référendum en juin 1991. Lors de l'élection présidentielle du 1er décembre 1991, boycottée par l'opposition, Blaise Compaoré est élu premier président de la IVe République pour un mandat de sept ans.

Réélu en 1998, son mandat est marqué par le drame de Sapouy en décembre de la même année, avec l'assassinat du journaliste indépendant Norbert Zongo et de trois de ses compagnons. Cette crise entame gravement la paix sociale au Burkina Faso.

Sous la présidence de Compaoré, des réformes politiques sont introduites, notamment l'instauration du quinquennat pour le mandat présidentiel et la limitation du nombre de mandats. En novembre 2005, Compaoré est réélu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, puis il est reconduit en 2010 pour un deuxième et dernier mandat.

Cependant, en 2014, ses tentatives de modifier la Constitution pour prolonger son pouvoir déclenchent une crise sociopolitique majeure. Après 27 ans au pouvoir, Blaise Compaoré est contraint à la démission le 31 octobre 2014, suite à une insurrection populaire.

7-Yacouba Isaac Zida (31 octobre - 21 novembre 2014)

Yacouba Isaac Zida (31 octobre - 21 novembre 2014

Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, né le 16 novembre 1965 à Yako dans la province du Passoré, est un officier de l'armée burkinabé qui a joué un rôle central dans la transition politique du Burkina Faso au lendemain de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Yacouba Isaac Zida a effectué une partie de ses études secondaires au Prytanée militaire de Kadiogo. De 1993 à 1996, il suit une formation d'officier d'actif à l'Académie militaire Georges Namoano de Pô. À la fin de cette formation, en 1996, il rejoint le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), une unité d'élite de l'armée burkinabé. Entre 2008 et 2009, il sert comme observateur militaire au sein de la Mission des Nations Unies au Congo. De 2010 à 2011, Zida poursuit des cours d'état-major à l'École militaire interarmes de Yaoundé, au Cameroun. Le 18 juillet 2011, il est nommé chef de corps adjoint du RSP, poste qu'il occupe jusqu'à l'insurrection de 2014.

Après la démission de Blaise Compaoré le 31 octobre 2014, Zida s'oppose à la prise de pouvoir par le général Nabéré Honoré Traoré et s'impose comme le leader de la transition, devenant ainsi président par intérim. Sous sa direction, une charte de transition est signée le 16 novembre 2014, balisant la voie pour un retour à l'ordre constitutionnel. Le lendemain, Michel Kafando est désigné président de la transition et chef de l'État. La cérémonie de passation de pouvoir entre Yacouba Isaac Zida et Michel Kafando au lieu le 21 novembre 2014, marquant ainsi la fin de la période courte mais cruciale de leadership de Zida.

8-Michel Kafando (17 novembre 2014 - 29 décembre 2015)

Michel Kafando (17 novembre 2014 - 29 décembre 2015)

Diplomate de carrière, Michel Kafando est né le 18 août 1942 à Ouagadougou. Son parcours est marqué par une longue et brillante carrière dans la diplomatie internationale. Avant d'assumer la présidence de la transition au Burkina Faso, il a servi en tant qu'ambassadeur, représentant permanent du Burkina Faso auprès des Nations Unies, poste qu'il a occupé d'avril 1998 à 2011, avant de retourner dans son paie pour prendre sa retraite.

Michel Kafando a fait ses études primaires et secondaires à l'École primaire Saint Jean-Baptiste de la Salle de Ouagadougou et au collège du même nom, où il a obtenu son BEPC et son Baccalauréat. Il a ensuite poursuivi ses études supérieures dans plusieurs institutions prestigieuses : l'Université de Dakar (1964-1968), l'Université de Bordeaux (1968-1970), l'Université de Paris (1970-1972) et enfin à Genève en 1972. .

Après avoir complété ses études, Michel Kafando rejoint le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso, où il commence sa carrière diplomatique. Il occupe divers postes clés, dont directeur de la coopération internationale (1976-1978), directeur des relations internationales (1978-1979) et directeur des organisations internationales (1979-1981). Il a également servi comme conseiller technique du ministre des Affaires étrangères pour les questions juridiques et de coopération internationale. Notamment, il a été président du Conseil de sécurité de l'ONU de septembre 2008 à décembre 2009.

Sous le régime du Comité militaire de redressement pour le Progrès national (1980-1982) instauré par le colonel Saye Zerbo, Michel Kafando occupe le poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Il a conservé cette fonction sous le Conseil de Salut du Peuple (CSP II) dirigé par le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, jusqu'au 4 août 1983.

Le 17 novembre 2014, Michel Kafando est désigné chef de l'État pour conduire la transition politique suite à l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, qui a mis fin au régime de Blaise Compaoré. Il assure cette fonction avec rigueur et intégrité jusqu'au 29 décembre 2015, date à laquelle il transmet le pouvoir à Roch Marc Christian Kaboré, président démocratiquement élu.

9-Roch Marc Christian Kaboré ( 2015 - 2022 ) 

Roch Marc Christian Kaboré ( 2015 - 2022 )

Roch Marc Christian Kaboré, né le 25 avril 1957 à Ouagadougou, est une figure majeure de la politique burkinabé, ayant exercé la fonction de président de la République du 29 décembre 2015 au 24 janvier 2022.

Économiste de formation, Kaboré s'illustre d'abord sur la scène politique en tant que Premier ministre du Burkina Faso de 1994 à 1996, où il joue un rôle crucial dans la gestion de la dévaluation historique du franc CFA. Avant cela, il avait déjà occupé plusieurs postes ministériels, renforçant son expérience dans la gestion des affaires de l'État. En 2002, il accède à la présidence de l'Assemblée nationale, un poste qu'il conserve pendant une décennie, consolidant son influence sur la politique nationale.

En 2015, Roch Marc Christian Kaboré se présente à l'élection présidentielle sous la bannière du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Sa campagne, centrée sur des promesses de changement et de réforme, séduit une majorité d'électeurs, et il est élu dès le premier tour avec 53,49 % des voix. Son premier mandat est marqué par des défis sécuritaires et économiques, mais il parvient néanmoins à se faire réélire en 2020 avec un score encore plus élevé de 57,87 % des voix.

Cependant, son deuxième mandat est brutalement interrompu par un coup d'État militaire en janvier 2022. Arrêté par une garnison de soldats, Kaboré est contraint de renoncer au pouvoir sous la pression de l'armée, marquant ainsi une fin abrupte à son règne présidentiel .

10-Paul-Henri Sandaogo Damiba ( 2022 ) 

Paul-Henri Sandaogo Damiba ( 2022 )

Né le 2 janvier 1981, Paul-Henri Sandaogo Damiba est issu du prestigieux Prytanée militaire de Kadiogo. Son parcours académique est marqué par une solide formation militaire et académique. Il est diplômé de l'École militaire de Paris et détient un Master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris. Il possède également une certification d'expert en défense, spécialisée en management, commandement et stratégie, renforçant ainsi ses compétences militaires avec une expertise stratégique.

Lieutenant-colonel de l'armée burkinabè, Paul-Henri Sandaogo Damiba a occupé plusieurs postes clés au sein de l'armée. Il est notamment le commandant de la 3e région militaire, qui couvre les zones stratégiques de Ouagadougou, Manga, Koudougou, et Fada N'Gourma. Il a également été membre de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde rapprochée de l'ancien président Blaise Compaoré, avant de quitter cette unité en 2011.

Son parcours militaire est ancré dans une formation solide. Il est issu de la promotion 1992 du Prytanée militaire de Kadiogo (PMK) et de la 7e promotion de l'Académie militaire George Namoano de Pô, deux institutions de renommée dans la formation des officiers burkinabè.

En décembre 2021, il est nommé commandant de la 3e région militaire par le président Roch Marc Christian Kaboré, un poste qui témoigne de la confiance placée en lui pour assurer la sécurité et la défense du pays dans un contexte sécuritaire complexe.

Source Présidence du Faso

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